Chers Emebert et Clotaire
Le réveillon, fête magique parmi les plus belles, en tous cas moi ch' penserais a vous ce soir, avant de m'endormir à 23hoo. car avec M. on fait une chouille mortelle de la mort, bière, pâtes au gratin banane-poire-pomme au chocolat avec une boule de glace. puis on regardera les yeux sans visage de Franju (enfin j vais argarder pour la 4 eme fois ce monument, d ailleurs Franju c est absolument délicieux), ptet j me roulerai le dernier truc vert qui me reste car j en ai trouve à san francisco. d ailleurs la bas c est tout juste si t en trouves pas à terre. donc bin j ai plein de trucs a raconter, d abord que je suis dans un grand parc, je regarde des écureuils en tapant à l ordi, mais ça va j ai pas pousse le vice a mettre de la musique, ce que je fous la est un sacrilège pour M.. passons. alors, donc euh, ouai.
1) hier je suis allé chez le coiffeur. C'est la deuxième fois que ça m arrive. la première c était chez un coiffeur noir qui rasait en trois minutes 24 bonhommes dont moi, ce pour 6 dollars, j étais le seul blanco couillon la dedans on me regardait comme un animal étrange mais sans aucune méchanceté. hier donc, je cherche un autre couptif près de chez moi, je tombe sur un truc infect, on rentre avec M., on est dévisagés, une grosse noire en jogging blanc qui parle sans ouvrir la bouche me dit de m assoir la, alors je m assois la, elle me fait un shampoing en enfonçant ses ongles dans mon crâne et en appuyant ma tête contre ses gros nichons mous, je vois que les types se marrent plus ou moins, y a un connard qui vient parler a l oreille de la femme, le patron a priori, elle rigole. Personne ne nous parle, je vais m asseoir sur une chaise déglinguée avec vue sur cafard mort pendant qu elle me fait une sorte de coiffure monacale degueu, ils parlent entre eux on pige rien de rien car ils font semblant de pas parler l anglo-amerloque normal et enfin ma coupe est finie en 10 minutes. 25 dollars. je dis rien je paie car si je l ouvre je crois que je me fais péter les dents. donc je me suis fait enculer comme un gros con par des noirs racistes, ça valait pas 10 sous son truc. ceci pour dire que même les blackos du sud usa de N. sont aussi de gros trouducs, certes pas tous, mais je commence à décrypter leurs comportements vis a vis de moi : chez les profs ils sont billcosbysés, en gros leur but est de faire oublier qu ils sont noirs, en se faisant défriser les tifs par exemple ou en habitant dans les suburbs blancs. ils aspirent simplement à la bourgeoisie moyenne et à se prouver à eux comme aux autres qu ils ont des histoires à la cosby show, qu ils peuvent faire du fric avoir une belle carrette avoir des scènes cons avec leurs gosses. bill cosby est en poster dans toutes les classes (lecteur : je suis prof dans une école de Louisiane du nord, partie protestante de cette belle région), c est un modèle car il a su engranger une somme énorme de pognon en vendant de la chiotte et en donnant son cul aux blancos en se soumettant aux standards wasp, c est bien il a démontré que le noir était un humain, c'est a dire un type qui peut aussi conduire un caddie et regarder la t.v., et d ailleurs, les profs parlent bougent comme dans un feuilleton, la télé leur a déteint dessus, mimesis de degré zéro en sens inverse. bon, puis les contestataires, pour le peu qui reste (je parle toujours des 50 km2 que je connais bien sûr, New Orleans est une autre monde, Lafayette encore un autre, etc
), c est des noirs qui veulent casser du blanc, comme cet homme de ménage qui refuse de me dire bonjour, comme ce prof qui me méprise et me regarde de haut simplement parce que je suis palichon. il ne leur viendrait pas a l esprit qu'un français, qui plus est de basse extraction, est différent d un blanc de louisiane. d ailleurs mon coin est dangereux et il faudrait pas (je parle de l école) que je mette les pieds dans le quartier. d'ailleurs, les niggaz, ils ont tiré sur le seul restaurateur asiatique des environs, un type sympa de Singapour qui a été salement amoché alors qu il avait rien fait que d exister (car les gars ont même pas pris de pognon, et le gars est la depuis trois mois et il n'a jamais emmerdé qui que ce soit vu qu'il trime 20 heures par jour dans son bouiboui). ils sont arrives à un degré d imbécillité et d analphabétisme aigu, même les plus malins d entre eux comme MW., ce con de prof, se la jouent gangsta et imitent les chanteurs de rap, en faisant descendre leur froc jusqu'au genou et en portant des chaînes en or. tout ça pour dire, dans cette analyse certes très subjective et peu profonde, que les noirs du sud sont une communauté qui ne se pense plus, une communauté déchirée qui cherche des moyens individuels de changement social. Bien sur je parle du vieux sud, et du coin middle-est de la Louisiane, historiquement protestant. S'enrichir est le maître mot, et il y a deux modèles dominants pour cela : Bill Cosby donc, et Snoop Doggy Dog ("Hey honey, i got a lot of money, would you be my sexy girl"). bien loin les années 60 et les droits civils. il reste sûrement ça et la quelques vieux militants, quelques vieux fauves fatigués (ces beaux visages usés des vieux noirs), mais tout a disparu, y compris les trottoirs sur lesquels ils battaient le pavé il y a 40 ans, y compris les vitrines des petits commerces, remplacés par les immenses mall et wall mart. tout ca donc pour dire que je suis passablement énervé, et qu'il n y a aucune issue possible et aucun contact social possible sur les bords du mississippi, ni avec les blancs racistes, ni avec les noirs tolérants, car de toute façon, depuis que je suis ici, à part B, notre seul pote avec sa femme H (mais bon, on se voit 2 heures par mois), PERSONNE ne m a demandé comment c était en france, quelle était notre vie, ce que nous avons foutu avant. C est pas qu on veut se mettre en avant, mais quand toi tu demandes un tas de trucs aux américains du sud, t as jamais de retour, jamais parce qu'il n'y a rien qui existe autour de leur bled paumé, que leur conscience se limite à celle du quotidien, du plaisir immédiat. Ils vivent dans l ici et le maintenant, dans un libéralisme pur, j ai toujours l'impression qu'il n y a rien de gratuit dans les conversations et que d un cote comme de l autre on cherche à t enculer, ou à te dominer (leur nationalisme est tellement exacerbé qu'il ne leur viendrait jamais à l'idée d'essayer de savoir ce qui se passe ailleurs que chez eux). bon, c était ma diatribe "on est moins cons dans le pasdcalaid". spontané et sans chichis. la il y a deux écureuils qui se font des mamours dans un arbre, j me lasse pas de regarder ces bestioles la. c est même une vraie obsession, quand je rentre du boulot, souvent je file au parc mater leurs jeux et leurs bastons.
2) Heureusement, l'amérique c est pas que cela. même si l'esprit des confédérés réapparaît de plus belle, y a des trous où il y a des gens vivants. d'ailleurs, il y a deux jours, ils ont adopté une loi : les cliniques ne sont plus obligées de pratiquer l'avortement : donc cela va servir à : 1)faire exploser les prix des assurances qui sans obligation étatique vont contraindre les médecins prêts à pratiquer cette « horreur » qu est l avortement à raquer comme des brutes et à aller dans les tribunaux, 2) ça va surtout servir à faire une carte des cliniques pro et anti avortement, des états pro et anti abortion, et donc de réguler la distribution des subventions, tout en faisant de la propagande contre les mauvaises cliniques (les conservateurs ont tellement de pognon que même à ferriday, il y a un magazine gratuit hebdomadaire qui prêche abstinence travail famille patrie). leur système est infernal. ils obligent écoles et cliniques a faire de la propagande pour l abstinence. d ailleurs dans l école de M., on peut toujours signer une pétition anti homosexuels. Bon, je disais, il y a New York et la merveille de San Francisco, ville où les gens sont aimables,t'indiquent ta route sans que tu leur demandes, te posent des questions dans les bars, rigolent avec toi et parlent anglais en desserrant les dents, ce qui fait que tu comprends tout et qu ils te comprennent aussi, jamais besoin de répéter. c'est plein d'homos et de lesbiennes sans que l'ambiance soit à l'homosexualisme (pas de prides ni de bars gays, ou pas beaucoup : pédés et hétéros dans les mêmes boites, les mêmes bistrots) ; l'homosexualité n'a pas l'air de poser problème ni aux hétéros, ni aux homos qui apparemment ne ressentent pas le besoin de créer une culture gay exclusive et intolérante (et con comme chez nous), et cela fait que le climat est très détendu dans la majorité de la ville. Il y a plein de chinois avec des grosses bagnoles, de noirs en costard cravate dans le quartier des affaires. certes c est des impressions, mais la californie est connue pour sa tolérance (pas à LA bien sur, mais bon
Schwarzenegger est un gauchiste face aux conservateurs, d'ailleurs il est bien loin d'être con celui là), San Francisco ça m'a l'air d'être un ensemble uni et fier d'une ville superbe : les communautés étrangères, même si elles sont regroupées par quartiers, font partie du décor quotidien sans qu'on puisse différencier socialement qui est quoi ; t as des clodos blancs et des ramasseurs de poubelles blancs, des tenanciers d'hôtels de luxe chinois et mexicains. bon, j'ai vu ça 8 jours, je suppose que ça doit être bien différent, mais en tous cas, c'est l'une des villes avec Bucarest et Paris où je voudrais vivre pour un bon bout de temps. Puis tout bonnement, c'est joli; vieilles maisons victoriennes, énormes parcs, rues qui montent et descendent, transports en communs mode 1900 (tu cours derrière le tram et tu t accroches, t'es debout dehors a regarder la rue qui défile sur les rails), plages immenses, bière pas chère, filles très jolie (comme partout pourraitt-on dire, mais non, à N. le taux d'obésité est tellement élevé que les belles femmes ont disparu sous des couches de gras)...... c'était tout ça a la fois. bon je fais une pause bouffe et je reprends plus tard. dans 2 heures ça sera la nouvelle année en France, et vous vous ferez la bise entre potes, famille patrie, pour le coup, j aimerais bien etre avec l'un d entre vous. bon, sandwich.
Sandwich terminé, rots de digestion, une madame écureuil ne veut pas sortir de son trou, j essaie de l observer depuis un moment, même que l'autre jour j y ai rapporte des cahuètes, mais apparemment elle veut pas faire pote. Ba pi la y a un chiard qui gueule en faisant de la balançoire, d'ailleurs une de ces nuits j'vais démonter les jeux pour gosses, comme ça i viendront pu m faire chier dans mon parc où je vais pour écouter du silence. Saleté de chiourmes, j en veux pas pour le moment en tous cas. Ca crie ça pisse c'est chiant tout le temps, nan, merde. Bon voila où j en suis grâce aux states, à pester contre la marmaille et à essayer d apprivoiser des écureuils. Bon, j avais dit que je vous raconterai new york, alors tentons.ainsi viendra san francisco plus tard.
3)new york :
1er jour : avant toute chose, ce qui va être rapporte c est plus très exact mais on va faire comme si, dans un ordre ou dans un autre d t façon dans l'crâne tout s'emmêle, mémoire et fiction sont si semblables. alors.bin, c'était un soir, un gars du 59 et une fille de strada furnalistilor descendent d'un avion, prennent un bus (ouah, la je viens de voir un woodywood pecker, j avais vu c'te bestiole qu en dessin anime, c est beau putain, tête toute rouge corps noir a la verticale sur un arbre en train de faire un trou avec son long bec, j vais faire un docu animalier sur le parc duncan, c'te con d'oiseau jai même vu dou qu il habitait), donc ouai, on prends un bus, on sort dans une gare pourrave on remonte par l'escalier automatique et paffff dans la 42eme avenue, t en prends plein la gueule, énorme buildings plein de lumières, d écrans géants pub sony coca dernier film avec jimcarré, blindé de monde, des marchands de hot dog, des flics, des noirs mendiant, des blancs sifflants des bocks dans les innombrables bars. On est médusés, c'est comme dans le film « le ski a la vanille » avec tom cruise (vanilla sky, nullissime) au début d'où qui sort dans les rues, ça te jette des rayons laser plein la tête, les égouts fument, y a un gars qui gueule sur un autre. Donc, ensuite on doit aller rue 96 ou il y a notre hôtel. On se dit, ba on va marcher jusque la bas, sachant pas que new york c'est immense, on s'avance vers l'hotel, une heure après, le sac me meurtrissait les épaules, on était à mi route. Des vrais nanards. Reusement, on a été chez tony, petit resto italien tenu par des mexicains qui servaient de la bush a la pression. Ce qu'il y avait d'intéressant chez tony, c est qu après avoir bouffe je suis allé au chiotte et pour la première fois de ma vie j ai vu un étron dans un urinoir, ce qui m'a fait presque gerber. Pour sur le resto etait pas classe, mais de la à
quelqu'un avait du leur faire une sale blague. J'avoue que c est une vision phénoménale ; tu t approches tout doucement de la cuvette sans faire gaffe et pouff, un monstre. Je suis allé m'rassir tout penaud sans même le courage de finir ma biere, avec du pipi plein la vessie. Puis bon, 1 h après, sous la drache, bien trempes on est arrive à l hôtel (bien situe près de broadway, mais je savais pas que broadway faisait 15 kilomètres), dans une chambre propre avec des chiottes douche communs bien crades ou j ai quand même pu lâcher mon urine, pi on est sortis illico boire une autre mousse.
Oo la suite plus tard, plus de piles dans l appareil. bises